Hommage au philosophe iconoclaste Blaise Pascal dans sa ville natale

C’est l’histoire d’un génie français qui a vu le jour à Clermont, dont l’esprit de finesse hante toujours les lieux jusqu’au Puy-de-Dôme. Né le 19 juin 1623, Blaise Pascal façonna son siècle dans tous les domaines en y laissant une trace indélébile. Le penseur éclectique éclaira les questions rapprochant la foi et la raison, la pression atmosphérique, la condition de l’homme, l’art de calculer, la psychologie humaine, la physique et la narration. Ses recherches sont répertoriées en cette année de la commémoration de son 400e anniversaire dans la cité clermontoise et notamment au Musée d’art Roger-Quilliot.

Inventions clés exposées

L’exposition Les Mystères de Pascal permet de découvrir les multiples facettes du penseur jusqu’au 15 octobre grâce à une mise en perspective de ses travaux et des bribes de sa courte existence : éditions originales ou rééditions, tableaux, archives, machines à calculer – les célèbres pascalines – font la part belle à son génie inventif, souvent incompris et pastiché mais aussi aimé et admiré déjà de son vivant. La machine inventée originellement pour aider son père, percepteur à Rouan, à faire ses opérations arithmétiques élémentaires sans se fatiguer à la tâche, connut le succès que l’on sait dès que 50 prototypes ont été inventés et 20 exemplaires mis à disposition, puis diffusés à travers l’Europe jusqu’à la cour de la reine Christine. Le principe du brevet n’existant pas encore, Blaise Pascal eut néanmoins à souffrir du manque de réussite commerciale escomptée et de «vol de données »; or, il resta certain de l’utilité nécessaire de ce nouvel outil fonctionnel avec report automatique de la retenue pour la révolution culturelle engendrée.

Sa vue bien nette embrasse aussi bien des considérations sur son temps ravagé par des guerres de religions qu'il avait en horreur et qui le motiva à créer le mouvement des jansénistes; on découvre ainsi quelques pages des Provinciales rédigées non sans une pointe d’humour, voire de cynisme, ce sous … un pseudonyme; si la recherche de la vérité s’effectue par la raison, il demeure que les connaissances rationnelles conduisent vers le cœur, d’où sa célèbre maxime dans ses Pensées : « le cœur a ses raisons que la raison ignore ». C’est le pari de Pascal appliqué essentiellement au phénomène de la foi démontrant un mysticisme méthodique.

Pour éprouver les richesses culturelles qui animaient ce penseur d’une profondeur abyssale, il faut faire un détour au Curieux Bureau de Blaise Pascal niché au-dessus de la librairie Les Racines d’Auvergne sise sur la place de la Victoire, créé de toutes pièces par Miss Boll et Marie Deschamps, qui vous plongera dans l’univers du XVIIe et des objets familiers du scientifique clermontois.

Aussi, se souvient-on du billet de 500 francs français illustrant de son portait appelé communément un pascal… eh bien, un timbre à son effigie vient d’être oblitéré ce 16 juin, d’ores et déjà en circulation dans les postes !

Le parcours pascalien ne s’arrête pas aux portes de la ville de Clermont-Ferrand ; à partir de la jolie église des Minimes sur la place principale de Jaude (d’où commença son expédition en immersion), il conduit naturellement au Puy-de-Dôme (1465 m) que le philosophe poly-sémantique a foulé en 1648 pour y découvrir des lois physiques incontournables telles que la théorie de la pression atmosphérique grâce au baromètre de Torricelli; écologique dans l’âme, il s’attelait avec passion à exécuter de grands travaux liés à la nature comme l’asséchement des marais. Là, se tiennent annuellement durant trois jours les Nuées Ardentes, festival dystopique relatant de manière ludique et didactique l’extraordinaire aventure de la science. Par un temps ensoleillé, le célèbre « Carrosse de Blaise Pascal » (flanqué d’un casque réalité virtuelle), l’une de ses ultimes réalisations a été mis à disposition du public : le fameux carrosse à cinq sols (une des trois monnaies de l’époque) inaugure le premier transport en commun imaginé de l’histoire. 

Last but not least, montez à bord du train à crémaillère jusqu’au sommet du Puy-de-Dôme pour visiter le temple de Mercure, dieu de la communication et du voyage, vestige de l’époque gallo-romaine ! Du sommet, vous jouirez d’une vue à 360° sur la chaîne des puys tracée par la Faille de la Limagne, inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2018 !

À visiter aussi

Quel plaisir de parcourir à pied ou en VTT les chemins de randonnée qui sillonnent les pentes et les sommets de cette région, la plus volcanique de France, désormais vallonnée et verdoyante, en plein Massif central ! Celle-ci connait néanmoins son lot d’histoires de potentats belliqueux, de brigands de grands chemins, de religieux trucidés pendant la Révolution avec une différence de taille inédite : une reconnaissance en l’immortalité de l’âme inscrite au front de la très majestueuse église gothique noire - Notre-Dame-de-l'Assomption - s’élevant au centre de Clermont-Ferrand.

Non loin de là, s’érige la Chambre d’apparat de l’Hôtel Martial de Grandseigne, classée aujourd’hui aux Monuments Historiques. Composé de plusieurs corps de bâtiments en retour articulés autour d’une cour intérieure, le bâtiment du XVIIe s. abrite une salle principale ornée de boiseries sculptées et de peintures de l’artiste François Lombard. On y mire, entre autres représentations, Didon se poignardant, Sainte-Madeleine repentie, le mathématicien Thalès au milieu de ses instruments.

À un jet de pierre, le Centre photographique Fontfreyde, classé également aux Monuments Historiques, anime un ancien hôtel particulier de la Renaissance aux fenêtres décorées de vitraux et de façades en pierre de lave rougeoyante; quatre expositions de photos contemporaines par an questionnant le statut de l’image et la place de la photographie historique s'y déroulent, ce dans un souci de la recherche esthétique en relation avec le réel.

Un coup d’œil à l’opéra vaut le détour : le beau théâtre italien coloré au style de la Renaissance devenu Clermont Auvergne Opéra depuis 2020 offre une programmation high level.

Se loger

Quoi de plus naturel de choisir l'un des hôtels littéraires de France, l'Hôtel Vialatte, au coeur de Clermont-Ferrand! Du nom du journaliste à La Montagne et écrivain Alexandre Vialatte qui s'exclamait à propos du philosophe "Pascal aimait tellement Clermont qu'il y naquit", ce bel établissement offre d'excellentes prestations ainsi qu'une terrasse sur le toit où l'on prend son petit déjeuner composé de produits du terroir (confitures originales et bleus d'Auvergne sans oublier son succulent jambon cru) avec une vue imprenable sur la ville avec comme horizon, le Puy-de-Dôme.

Déguster et dîner

Outre une dégustation des vins typiques et des bleus d'Auvergne à ne manquer sous aucun prétexte, allez à la découverte des confiseries valorisées par l'Association Puy Confit, en plein milieu de Montferrand ! Une histoire de savoir-faire ancestral remis au goût du jour   

Pour se restaurer, le Bib gourmand L'Ecureuil dans la rue Saint-Adjutor propose une gastronomie créative et de saison inspirée du sud, à prix doux, dans un cadre chaleureux habillé de murs en briques exposant des tableaux d'artistes locaux et de chaises couleur camel : des mets qui ravissent tant le pupilles que les papilles inoubliables tels que viandes succulentes, tourtes de blettes, purée faite maison et risotto à se relever la nuit! Excellent!

Le Devant donnant sur l'importante rue des Gras permet un voyage culinaire aux quatre coins du monde (céviche de dorade, oeuf parfait crème panais et lard de colonnata, crumbles aux saveurs originales). Excellent!

À voir également :  https://www.agence7ex.ch/post/clermont-auvergne-sur-les-pas-de-baise-pascal-400%C3%A8me-anniversaire-1623-1662   

Pour tout renseignement pratique : https://www.clermontauvergnetourisme.com/