Une réflexion s’impose dans le domaine de la digitalisation des données et de leur impact en Suisse et à l’international.

Partant du principe qu’au Portugal et en Allemagne, les citoyens votent électroniquement sur les affaires courantes pour la vie communale, en Argentine et en Australie, les électeurs se prononcent sur les objets parlementaires et qu’en Estonie, on peut exercer une forme de citoyenneté virtuelle allant jusqu’à permettre de fonder des entreprises, on en déduit que la Suisse apparaît comme le parent pauvre dans le domaine de la démocratie numérique.

La raison en filigrane en serait qu’il est bien moins intéressant pour un pays étranger d’étendre une influence dans un petit pays comme le nôtre qu’en Chine, au Brésil ou un pays de l’Oncle Sam.

Le paradoxe n’est pourtant qu’un trompe-l’œil. L’Helvétie a néanmoins sa « Crypto Valley » nichée dans le joli canton de la Suisse centrale – Zoug – le haut lieu des technologies de cryptage qui n’a pas à rougir en comparaison à d’autres états.

Or, la Suisse a comme coutume de ne pas facilement se fier aux informations véhiculées par tout médium. En résistant ainsi à la polarisation et au populisme (vieux comme le monde) par rapport à d’autres pays, la Suisse exerce un doute méthodique également à la lecture de la brochure de textes de votation reçue dans les boîtes aux lettres, ce qui ne signifie pas que sa rhétorique soit limpide et que l’électeur ne tombe dans le piège de toute langue de bois.

La radio marche bien en Afrique. Contrairement aux médias « officiels », les réseaux sociaux marchent bien à l’échelle mondiale. Les journaux et les télévisions dictent leur loi mais empêchent à une large mesure de distiller les fake news, la désinformation et la polarisation.

L’individualisation de la société en est pour quelque chose. Au-delà des manipulations en tout genre, ce pays s’en sort pas trop mal à cause de la raison critique à l’œuvre.

Nul ne vit dans le meilleur des mondes mais quelques neurones auront su survivre à ce marasme environnant.