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La Ligne, un film dystopique d'Ursula Meier

La cinéaste Ursula Meier revient sur les écrans après des années d’absence bien sentie.

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Elle aime préciser son intention en évoquant la volonté de montrer une Suisse différente de celle à laquelle on peut s’attendre. Lors de l’avant-première de son nouveau film La Ligne, lundi 9 janvier, elle a honoré de sa présence le cinéma des Scala, accompagnée par les actrices Stéphanie Blanchoud et Elli Spagnolo. 

En plantant le décor dans le Chablais, le ton est donné. Mystère et ambiance glaciale nimbent les imbrications entre les êtres ; la frontière franco-suisse joue son rôle de passoire et fatalement de séparation. Récompensée plusieurs fois aux Prix du Cinéma suisse, l’artiste signe ici un chef d’œuvre ; avec une extrême force, elle narre la relation tourmentée entre une fille et sa mère qui vire au cauchemar. L’intrigue saisit le public d’effroi dès la première scène, véritable onde de choc qui se propagera tout le long du film; Margaret, 35 ans, se voit jetée hors de la maison familiale, après avoir agressé brutalement sa mère incarnée par une Valeria Bruni-Tedeschi magnifiquement déjantée. Celle-ci se voit assignée à une mesure d’éloignement non-négociable jusqu’à ce que le jugement soit rendu. On le voit immédiatement : la mise à distance du personnage principal crée la dynamique du récit; il est question essentiellement de la violence. Littéralement enfermée dehors, elle ne doit plus rentrer en contact avec sa génitrice pour une durée de trois mois, ni de s’approcher à moins de 100 mètres du home. Or, c’est bien la pierre d’achoppement. Cette barrière juridique et psychologique qui la sépare de ce domaine originel ne fait que redoubler son aspiration à se rapprocher de ses proches. 

Un consortium de femmes prises dans une spirale ressemblant à un noeud de vipères comparé à des personnages masculins plutôt sages et effacés tels que Benjamin Biolay et Thomas Wiesel brouilles les pistes.

La singularité du décor ne fait qu’accroître ce sentiment d’étrangeté et de familiarité …. Traversé par des trains, le lieu mélange eau et montagne, des tours HLM et des jolies demeures accostées d’un chantier naval. On devine la Suisse, le bout du lac Léman mais dans des contours flous qu’il en paraît indéfinissable comme l’état de l’actrice qui revient sur cette ligne indépassable. Une inattendue fin bergmanienne qui en fait le sel.

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À découvrir prochainement sur nos grands écrans!

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